Musée Dar Niaba
Après l’occupation de l’Algérie en 1830, et la défaite à la bataille d’Isly en 1844, les tensions entre les deux nations s’intensifient. Les 5 et 10 août, les Français bombardent respectivement les villes de Tanger et de Mogador (Essaouira), et le 14 août, les troupes du Sultan sont vaincues à la bataille d’Isly. Le Maroc a connu une période marquée par la présence du corps diplomatique, autour duquel gravite une forte présence européenne. Cela ne tarde pas à donner à la ville un ton cosmopolite et à y fixer d’importants intérêts étrangers.
Le Sultan réalisa que le pays devait se doter d’une administration qui se charge des affaires étrangères. Le Mekhzen opta pour une solution de compromis : une institution makhzénienne nouvelle, qui portera comme nom Dar Niaba Essaida, vit le jour à Tanger en 1851 sous le règne de Moulay Abderrahmane (1822-1859). A sa tête fut nommé un Naib Essoltane. Progressivement, la structure et les moyens humains seront renforcés par l’affectation des secrétaires, traducteurs, Cadis et Adouls.
Dar Niaba fut créée pour contenir la pénétration étrangère au Maroc. Elle jouera un rôle d’intermédiaire entre le Mekhzen et le corps diplomatique en recevant les requêtes des légations et des consulats et en leur transmettant les communications diplomatiques officielles. Le Naib, lui, représente à Tanger l’autorité chérifienne et agit en vertu des instructions du Sultan, dans la limite des conventions diplomatiques en vigueur à Tanger. Il maintient vis-à-vis du corps diplomatique et en accord avec lui l’exécution de ces conventions en ce qui concerne la zone de Tanger.
